Un avenir pour les excréments ?
26.01.2015 à 00h00 • Mis à jour le 21.11.2024 à 10h53 |Bill Gates soutient un projet qui semble plutôt farfelu : transformer les excréments... en eau. Techniquement, ils sont chauffés par une machine, et l'on recueille la vapeur d'eau. L'eau contient les particules invisibles, pouvant s'avérer toxiques. Alors que la vapeur d'eau est beaucoup plus propre.
Des excréments dans le réservoir de la voiture ?
De nombreux projets visant à exploiter les excréments sont en cours. Notamment, une machine permettant d’obtenir une énergie pour alimenter les moteurs, par la combustion des excréments. Pourquoi pas ? Tout produit qui fermente produit des gaz, et ces gaz peuvent être utilisés. À l'heure où la pénurie de pétrole se profile dans un avenir plus ou moins proche, sans que l'on ait encore trouvé une énergie de remplacement crédible et multi-usage, n'est-il pas sage de se pencher sur des alternatives renouvelables, et qui n'ajoutent aucune pollution, mais, au contraire, la limitent ?
Et concernant l'usage le plus traditionnel, à savoir l'engrais ?
Les excréments humains sont déjà utilisés dans l'agriculture en Afrique, notamment en Zambie. Il est vrai que le taux de médication et de pollution alimentaire y est encore bas, et que les « briquettes » sont sans doute largement exemptes de produits chimiques. Mais on se heurte à un fort frein psychologique, comme pour les déjections canines. Il semblerait que les humains aient peur d'avaler des médicaments, de l'alcool, ou de tomber malades. Sans doute une mesure de précaution salutaire. D'autant que la prévention psychologique est très forte, concernant l'usage d'engrais humain. Il faut savoir que les excréments humains ne sont pas utilisés purs, mais incorporés à d'autres matières organiques, comme c'est toujours le cas. En général, hormis le crottin de cheval qui s'utilise parfois pur, car il est largement composé d'herbes et de foin, les excréments sont mélangés à de la paille ou autre, que ce soit la bouse de vache, les excréments des poules ou des porcs, trop concentrés à l'état naturel. Plutôt que la défécation à l'air libre (dangereuse à cause de la transmission des maladies), des latrines écologiques voient le jour : les matières fécales y sont séchées, puis compostées. Une fois redevenues produits naturels bruts, et débarrassées de leurs parasites, elles peuvent être utilisées.
Des avantages considérables
L’un des aspects les plus intéressants de la récupération des excréments est que la production et la consommation sont locales, donc ne nécessitent pas de coûteux transports, qui rajouteraient à la pollution. Et puis, il y a l'argument économique, très fort. Nombre de personnes n'ont pas les moyens d'acheter du pétrole, de l'eau propre, et des engrais chimiques. Ces nouvelles approches peuvent apporter des solutions facilitant l'amélioration de leur niveau de vie, sans nécessiter de lourds investissements. Ces trois aspects rejoignent les questions fondamentales de la gestion des déchets, de la réduction de la pollution, et du recyclage. À la fois pour lutter contre le changement climatique, et pour aider à la régénérescence de la planète. Et là, nous sommes tous concernés.
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