La déforestation en France

Selon les estimations de l'Office National des Forêts (ONF), la France était boisée sur 60 % de sa surface 6500 ans avant notre ère.

Un phénomène qui ne date pas d'hier

La déforestation intervient partout où l'Homme se sédentarise. L'actuel territoire français n'en est pas exempt. Le chauffage et les besoins en surfaces agricoles incitent les hommes à défricher les forêts, et ce, depuis au moins 2000 ans. Les progrès techniques réalisés au Moyen-Âge accélérèrent la déforestation, grâce notamment aux techniques de transport du bois par flottage, permettant une exploitation plus massive des arbres. De plus, les besoins en surfaces cultivables s'accentuent à partir de cette époque médiévale.

La réaction face à un bilan alarmant

Au XIX^e siècle, la forêt française ne recouvre plus que 15 % de la surface hexagonale, alors qu'elle était estimée à 60 % il y a près de 9000 ans, selon les chiffres de l'ONF. Malgré les tentatives de la Renaissance pour reverdir la France, le constat est alarmant, plus d'un siècle après les Lumières. Les pouvoirs publics commencent alors à instaurer des mesures draconiennes pour arrêter le défrichement, et entamer un reboisement significatif. Facilitant cette démarche, les progrès techniques de la révolution industrielle transfèrent peu à peu la consommation énergétique du bois vers le charbon extrait des sols et les énergies fossiles.

Les freins actuels... et des perspectives ?

S'il est bien connu de nos jours que la forêt joue un rôle fondamental dans le cycle du carbone, ainsi que dans la préservation de la biodiversité naturelle, la surface boisée française connait à notre époque un ralentissement de son augmentation. Les anciens espaces agricoles, qui autrefois offraient une surface de reboisement privilégiée, sont désormais plus facilement destinés à des cessions sous forme de terrains constructibles, financièrement plus lucratifs pour les vendeurs. Le reboisement se heurte ainsi à la concurrence de l'urbanisation. Démographie humaine contre biodiversité millénaire : et si la solution résidait dans une nouvelle approche de la ville, en symbiose totale avec les espaces végétalisés ?