Économie grecque, coupable ou victime de sa crise ?

La Grèce n'est pas encore sortie de la crise qui la touche depuis 6 ans. Chômage, dette, réduction des dépenses publiques, etc. Pour comprendre comment ce pays en est arrivé là, retour sur les détails.

Le temps de la croissance

De 1950 à 1973, la Grèce s'entend qualifier de miracle économique. Elle cumule sur cette période environ 7 % de croissance annuelle. Son intégration à l'Union européenne en 1981 lui permet de bénéficier des mécanismes de redistribution communautaires. Au début des années 2000, la Grèce rejoint la zone euro, et enregistre jusqu'en 2008 des taux de croissance de 4 % environ en moyenne. Le chômage atteint son niveau le plus bas en 2008, avec un taux de 7,2 %. Son économie est principalement basée sur le secteur tertiaire (71 % du PNB et 68 % de la main d'œuvre), dont le tourisme est un pilier.

La crise de la dette publique

La conjoncture permettait jusqu'alors à la Grèce de compenser son déficit structurel. Mais un enchaînement de circonstances va la plonger dans une crise durable. En 2008 et 2009, son déficit public explose, pour atteindre 13,6 % du PIB. Sa dette publique s'élève alors à 125 % du PIB ; elle atteindra 158 % en 2011. En conséquence, la troïka – représentants de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI – soumet la Grèce à un plan d'austérité – dont la réduction drastique des dépenses publiques, ayant d'importants impacts sociaux alors que le chômage atteint 28 % –, condition de l'obtention de prêts exceptionnels pour redresser le pays.

Des causes qui se discutent

Certains évoquent les dépenses engagées pour les Jeux olympiques de 2004 – investissements sans retour –, d'autres incriminent plus volontiers le poids du secteur informel grec, ou invoquent des clichés culturels. D'autres observateurs soulèvent des questions telles que le poids des dépenses militaires de la Grèce – souvent au profit d'autres pays européens –, ou montrent du doigt le monde de la finance. En effet, l'action conjuguée des fonds spéculatifs, à base de produits financiers dérivés, et des agences de notation américaines, pourrait expliquer l'envol des taux d'endettement de la Grèce en 2008 et 2009.